Παρασκευή 3 Ιουλίου 2015

Comment reconstruire la Grèce?

Quel est le sens et le contenu de la discussion sur les “réformes” d’une économie détruite en grande partie, mais qui continue à se référer aux charactéristiques structurelles d’une “économie européenne”?En Grèce on parle de tous cotés de reconstruction. Chez Syriza comme chez l’union des grandes entreprises et industries (SEV). La société grecque est surprise par l’effondrement. En meme temps les forces politiques et les institutions publiques éprouvent de grandes difficultés à affronter une telle situation, sans stratégie et sans plan face à la profondeur de la crlse sociale, la faiblesse de l’appareil productif et la désorganisation – empirée par les récentes cures d’austérité – de l’administration et des services. Les discours sur la “reprise” et le “développement” sont peu précis, et meme la gauche au gouvernement n’a pas encore completé son programme de reconstruction, occupée à faire immédiatement face à la crise humanitaire et faire redémarrer l’économie.


Durant les quatre dernières années le produit intérieur grec a baisé de 25%, tandis que la production industrielle baisait de 27% en moyenne mais de 60% dans les secteurs de biens durables et des biens d’investissement. Le chomage a dépassé les 30% de la population active (selon l’Institut du Travail) et plus des 50% pour les jeunes, tandis que les salaires ont été réduit de 21% en moyenne, et les pensions de 45%. Le personnel du système public de soins primaires a diminué de 40%, conduisant en fait á une quasi disparition des ces services, remplacés par le privé. La réduction des salaires selon la logique de la “dévaluation interne”, n’a pas abouti a une reprise des investissements, et meme pas à une reprise des exportations. Au cointraire le rythme d’accumulation de capital fixe est devenu négatif, et en plus le rapport produit sur stock de capital s’est effondré.

Mais il ne s’agit pas seulement d’une déstruction d’appareil productif, et d’une mise au chomage d’un tiers de la population active provoquant un éxode sans précédent des jeunes diplomés. La classe des entrepreneurs a approfondi son caractère rentier en profitant de l’austérité pour maintenir au meme niveau les profits (pour l’ensemble de l’économie), revendiquer de nouveaux financements, et s’abstenir soigneusement de tout projet concernant l’économie dans son ensemble. La crise et sa gestion par la troika, par les réductions de personnel dans les administrations et les services sociaux, mais aussi par les logiques de privatisation tout azimuts, ont encore reduit l’efficacité du service public et sa capacité de résister aux pressions clientélistes reforcées par l’accroiseement des inégalités et le manque de ressources. Deux questions difficiles se posent. Quels peuvent etre les moteurs de la reconstruction, au sein de la société grecque? Quelles institutions et instruments politiques sont nécessaires pour appliquer un programme de reconstruction?

La marginalité incontestable de l’économie grecque par rapport aux centres productifs et économiques du continent, n’est pas un phénomène récent. La bourgeoisie grecque de l’après guerre s’est formée sous l’occupation, la guerre civile et la distribution du plan Marshall. Elle a profité jusqu’à la moitié des années 70, de la surexploitation de la classe ouvrière (sous des variantes d’état répressif face à la gauche et le syndicalisme), des devises des émigrés et des marins, des subsides aux investissements et aux exportations pour une industrie hyperprotégée, des investissements étatiques dans les infrastructures, et quelques grands investissements étrangers ou d’ armateurs grecs.

Quand se décidait l’entrée de la Grèce dans le marché commun à la fin des années 70, le modèle économique et social ne ressemblait en rien aux variantes de fordisme et d’état social dominantes en Europe non méditerranéenne. Il s’agisait en fait d’un modèle basé sur des rapports clientélistes entre le monde des entreprises et l’état (et les banques sous controle de l’état), hérité des rapports forgés durant la guerre civile et ses suites, dont le dernier épisode fut la dictature militaire. Le monde du travail était divisé entre les syndicats corporatistes du secteur public et la masse des travailleurs non représentés et en partie non déclarés. L’état gérait l’équilibre entre des intérets parfois contradictoires d’entrepreneurs, de groupe sociaux privilégiés et intérets locaux, sans jamais – jusqu’à aujourd’hui – pouvoir planifier, coordonner, ou réformer, pour résoudre des problèmes stratégiques comme, le déficit extérieur, l’inéficacité de l’administration publique, et les services publics tolérants face au travail non dèclaré et l’évasion fiscale.

Les années 80, quand coincident l’entrée effective dans le marché commun et la formation d’un gouvernement socialiste (PASOK), sont la période clef pendant laquelle le monde des entrepreneurs grec a réussi à empécher la création d’institutions capables d’appliquer une stratégie d’”européanisation” de l’économie et de la société. La politique industrielle ne pouvait concerner autre chose que les subsides et le cout du travail, pendant que l’industrie devait passer en un temps record d’un protectionnisme dur à la compétitivité dans un marché ouvert. Malgré le fait que l’industrie ne s’est jamais remise de la crise de surendettement de cette période, et du choc de l’ouverture au marché européen, le modèle clientéliste ne fut pas mis en question. La formation de services sociaux qui commencaient à ressembler à un état social, fut acceullie par les industriels comme un gaspillage inutile. Les rentrées fiscales ne suivant pas, cette situation a d’ailleurs causé l;augmentation de la dette publique. L’opposition de droite au PASOK n’a construit pour son gouvernement de courte durée des années 1990-1993, qu’une perspective thatchérienne pure (de retour en arrière en réalité) qui a buté contre les puissants syndicat des entreprises publiques.

Le PASOK lui, avait perdu le pari du tournant vers l’”européanisation”, mais avait tout de meme créé une alliance solide avec les syndicats du secteur public, un fordisme à la grecque, et avait aussi satisfait des demandes économiques et démocratiques de la population. La gouvernance socialiste depuis la moitié des années 90 jusqu’à la défaite électorale de 2004, la période d’hégémonie au sein de ce parti du courant “modernisateur”, a été une période pendant laquelle cette stabilisation a servi à initier le tournant vers l’application graduelle des politiques néolibérales. La primauté, ou plutot le charactère sacré de l’initiative privée, à été le masque sous lequel à subsisté le système clientéliste d’aide au entreprises, qui s’est adapté au mécanismes de gestion des Cadres Communautaires d’Appui successifs, un système qui a entretenu l’inéfficacité légendaire de l’administration étatique. Le fonds européen, sous les regards compréhensifs des services de la Commission (chaque CCA approuvé par Bruxelles devait corriger les déficiences du précédant, sans résultat), ont servi à entretenir une industrie et un appareil productif, en perte de compétitivité, technologiquement stagnant et peu innovateur. Mais ces fonds servaient aussi à former une nouvelle classe moyenne, autour de la gestion de fonds européens, dans les services financiers, mais aussi par la corruption dans l’ administration et les organisations syndicales, lesquelles on fini par donner le feu vert à la privatisation des entreprises publiques et l’entrée massive du privé dans le secteur des services sociaux.

La flexibilisation du marché du travail a suivi une voie originale, aboutissant pourtant au résultat escompté, qui était en réalté le maintien du “droit” au travail salarié bon marché pour les petits entrepreneurs, les agriculteurs et la classe moyenne des villes. L’entrée massive de migrants des balkans depuis le début des années 90, avait permis le maintien et meme l’extension du travail non déclaré, mais des mesures successives de dérégulation du marché du travail à la fin de la décennie, ont abouti très vite à l’incorporation dans le marché du travail “bon marché” de la masse des jeunes et plus particulièrement des jeunes diplomés. La décennie des années 2000, fut la période des boulots à 700 Euros pour la jeunesse grecque. Par la suite les mesures des memoranda imposées par la troika, et la montée du chomage, ont donné tout les pouvoirs aux employeurs sur les salaires, les cotisations sociales, et les conditions de travail.

Avant l’impasse révélée en 2009, les gouvernements de droite d’après 2004, avaient laché les brides et la dette publique a commencé à grimper (à partir d’un 100% du PIB maintenu stable depuis 1993), tandis que les banques on poussé à l’endettement le secteur privé et les ménages, aidées par la baisse de taux après l’entrée dans la zone Euro. Au moment des jeux olympiques en 2004, la valeur ajoutée de l’industrie avait baissé jusqu’à 13,2% du total, contre 20,5 dans l’Europe des 25, et le déficit commercial (biens et services) était arrivé à -19% du PIB, ayant démaré à -10% au début des années 80. La fuite en avant vers une économie de l’endettement, à laquelle ont participé les banques allemandes et francaises principalement, sous le regard tolérant des institutions européennes, était le dernier épisode d’un échec stratégique qui laisse le pays sans potentiel productif digne de ce nom et sans institutions efficaces pouvant gérer le redressement.

Le ridicule n’a pas tué le FMI et la troika quand ils prévoyaient des acroissements des exportations et des invesstissements “gràce” à la “dévaluation interne”, qui ne se réalisaient jamais. C’était normal, selon la logique néolibérale, que la priorité soit la gestion de la dette et pas le redressement de l’économie. L’abandon de l’austérité et la disponibilité de ressources pour augmenter la demande, ne vont pas garantir la “reconstruction”, surtout quand son contenu n’est pas encore déterminé. Il y a bien sur les “programmes opérationels” alimentés par les fonds européens, mais leurs orientation de base est de soutenir les entreprises extraverties et le développement par les exportations, tandis que ne sont garanties ni la volonté correspondante du secteur privé, ni l’efficacité des services publics qui gèrent ces ressources.

La fin de l’austérité des salaires et la disponibilité de nouvelles resources à travers une réduction de la dette et une redistribution interne des revenus, peuvent “relancer’ l’économie, mais ne vont pas initier sa restructuration. La mentalité de rentier et le manque d’expérience du secteur privé, le manque de structures de soutien adéquates, la tentation des importations, s’ajoputant àet en plus la faible croissance de la demande externe et interne, sont des facteurs qui conduisent à prévoir une réaction faible et sélective des investisseurs. Une approche radicalement differente est indispensable. Des priorités doivent etre décidées et appliquées entre investissements et dépenses courantes, entre production et services, entre utilisation des ressources naturelles et protection de l’environnement, entre activités extraverties et introverties, par l’exceptation du fait que la reconstruction est avant tout la satisfaction de besoins de la population et du marché intérieur. La priorité doit etre donnée au travail intelligent, aux activités cognitives, à un renversement complet par rapport à la déstruction du droit du travail, des postes de travail et des institutions sociales par des technocrates ignorants et inefficaces.

Il s’agit d’inventer et d’appliquer une nouvelle planification, pilotée par les instances politiques, mais avec un contenu déterminé par la participation des citoyens et des travailleurs, par l’initiative sociale et solidaire dans les services et la production, par l’élaboration de nouvelles connaissances et d’innovations par des institutions de recherche et des initiatives cognitives indépendantes. Il s’agit de possibilités déjà visibles dans la société en crise de la Grèce, qui doivent etre utilisées, soutenues et développées. Ce qui est aussi visible c’est la prise de conscience en Europe, par une partie importance du monde de l’économie sociale et solidaire et du monde syndical, des nouvelles voies ouvertes pour les peuples européen à la recherche d’un nouveau modèle après le désastre causé par la domination néolibérale. Un désastre clairement visible au sud, et manifestement menaçant au nord.

On compare souvent la Grèce d’aujourd’hui à l’Allemagne des années 50 concernant la réduction de la dette. Mais une comparaison beaucoup plus étendue peut etre encore plus utile. Après la défaite de l’Allemagne en 1945, les alliés, après avoir flirté avec l’idée de la transformer en un pays agricole, on décidé non seulement d’encourager son développement industriel, mais de la doter aussi d’institutions politiques et sociales à la pointe de la pensée progressiste de l’époque, comprenant des formes efficaces – là où elles subsistent - jusqu’à ce jour de cogestion des entreprises. Les pays industriels avancés ont fait preuve à ce moment de l’histoire de clairevoyance mais aussi de générοsité, qui pourraient servir d’exemple à ceux qui restent tentés par le revenchisme des gagnants de la guerre de la finance.

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